Liste de rassemblement conduite par Jean-Jack Queyranne PS – PRG – FD – UDE –Ecologistes Génération Ecologie – MDP –Cap21
Intervenants : Véronique Trillet-Lenoir, Bernard Chaverot, Olivier Grasset, Joëlle Sechaud Thibaut Boudaud, Jean-Marie Bonnafoux
Discours introductif de Joëlle Sechaud, colistière, Oullins
Je voudrais ouvrir cette réunion en vous demandant comment vous allez ? Même si je connais déjà la réponse, car nul d’entre nous, où qu’il soit dans le monde, ne va plus comme avant.
AVANT , ce sont les assassinats en nombre, le massacre de femmes et d’hommes qu’ont perpétrés les terroristes djihadistes vendredi 13 novembre dernier à Paris et ceux perpétrés aujourd’hui à Tunis.
Ils en avaient commis précédemment
ailleurs dans le monde, certains à notre porte, d’autres dans des pays où les populations vivent la pauvreté et l’horreur au quotidien,
Dans notre pays en janvier où ils ont assassiné les dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo, meurtres qui nous ont bouleversés et nous ont fait réfléchir sur une de nos libertés, celle de s’exprimer, et des femmes et hommes de confession juive dans l’hyper kasher qui nous confirmé que les terroristes menaient une sorte de guerre religieuse,
Mais depuis vendredi dernier nous sommes traumatisés, le cœur serré, la gorge nouée : et nous n’allons pas bien du tout, même si nous sommes nombreux à résister en cherchant des lieux où vivre, où partager des émotions, qu’ils se nomment théâtres, salles de sport, cafés, places de village ou paliers d’immeubles.
Nous n’allons pas bien car les 130 morts et les centaines de blessés, ils se comptent en dizaines encore qui sont entre la vie et la mort, sont pour la plupart la jeune génération, fauchée par une sentence meurtrière, condamnés à mort par ceux qui ont décidé que faire le choix de vivre libre doit être châtié, que l’éducation qui permet de raisonner et de faire ce choix doit périr sous les rafales de kalachnikov.
Nous n’allons pas bien, mais pourtant toutes les victimes, qu’ils s’appellent Fabian, un de mes amis, professeur d’allemand à Dijon, Thomas, Chloé, Maxime, Quentin, Elodie, Ludovic, Anne, Atsa, Milko ou Elif ….nous intiment du haut de leur innocence de réagir, IMMEDIATEMENT et DANS LA DUREE.
« Maintenir les valeurs fondamentales de notre démocratie et ne pas hésiter devant les mesures nécessaires à prendre, à la condition qu’elles ne méconnaissent jamais ce qui est au cœur de notre société, c’est-à-dire les Droits de l’Homme » a dit récemment Robert Badinter. Un Etat de droits n’est pas un Etat de faiblesse a-t-il ajouté.
Toutes, tous, morts et blessés du vendredi 13 novembre nous intiment de réfléchir à la société que nous voulons organiser et paradoxalement DE ne pas nourrir notre réflexion de trop d’émotion, CAR cette émotion pourrait engager certaines et certains à choisir une société, un pays, le nôtre, où on organiserait la mort du vivre ensemble POUR NOUS SECURISER ET NON POUR NOUS AFFIRMER.
Nous devons à la mémoire de toutes les victimes, tombées sous les balles du totalitarisme, nous devons à leurs proches, dont la vie blessée ne guérira plus d’ici la fin de leurs jours, de sauver notre réflexion à venir de l’emprisonnement qu’exprimeraient la méfiance à tout crin et de la surenchère et de la sauver encore de la pérennisation des mesures sécuritaires comme l’abandon de l’espace Shengen, de la liberté de circulation.
Nous leur devons une idée généreuse de la France qui ne contredit pas les nécessaires précautions de sécurité que réclame l’état d’urgence, que F. Hollande a voulu et que les parlementaires soutiennent,
mais cette idée généreuse de la France clame, comme elle chante depuis vendredi 13 novembre de façon rassembleuse la Marseille, un hymne à la liberté, celui qui défend le droit d’asile, qui défend la laïcité, un hymne qui chante une identité, mais pas une identité menacée, une identité où nous nous retrouvons rassemblés, où nous réaffirmons notre civisme et notre solidarité, où nous réaffirmons notre besoin d’Europe aussi.
Combattre la terreur oui, bien sûr, impérativement, mais préparer en même temps un avenir sain, tolérant, cosmopolite, européen et mondialisé : rien n’a jamais été possible et rien ne sera possible sans l’éducation. Nous devons continuer à baliser de repères le chemin de nos enfants, des jeunes et continuer à écouter, échanger avec les plus âgés, réinviter nos philosophes, laisser une large place à la réflexion et au débat d’idées et confronter nos arguments.
Notre réunion de ce soir en faveur de notre candidat, Jean-Jack Queyranne, et de ses valeurs humanistes, répond à ce besoin de débat public :
Elle nous interroge sur nous, notre environnement, notre avenir
Elle pose l’éducation comme un élément déterminant pour savoir le préserver et le protéger
Elle inscrit la puissance des politiques publiques que nous voulons mener pour soutenir notre choix.
Si les victimes, qu’elles aient écouté de la musique au Bataclan, qu’elles aient bu un verre en terrasse des cafés ou qu’elles aient gagné le stade de football, nous laissent en profonde souffrance, elles nous lèguent aussi des questions fondamentales auxquelles nous devons trouver d’impérieuses réponses, car elles n’ont exprimé que leur envie de vivre.
Aussi je vous invite en leur mémoire à nous rassembler davantage dans une minute de silence.